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les étoiles éternelles
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17 février 2009

Magic Cheung (par Isabelle Girard, Le Figaro)

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Elle est née à Hongkong et Pékin l’encense. Star glamour du cinéma asiatique, Maggie Cheung met sa célébrité au service de grandes causes. Portrait d’une héroïne moderne

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C’est dans le vieux Pékin, grand comme un mouchoir de poche, où les tuiles des maisons ont la couleur changeante du jade et de la pierre de lune, que Maggie Cheung a joué les mannequins, en Balenciaga, Prada, Dior et Balmain, portant avec l’allégresse d’une ado des robes en plumes à col Mao, des tailleurs Madame Butterfly, des tuniques Épouses et Concubines. Un style chic, strict et déjanté, à l’image de cette comédienne inclassable qui, en soixante-quinze films, a versé dans toutes les métamorphoses

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Starlette de mélos mitonnés à Hongkong, vedette ultra-prisée du cinéma asiatique – tellement célèbre qu’elle ne peut faire un pas dans la rue sans causer une émeute –, égérie de son compatriote Wong Kar-wai dans le road-movie érotico-romantique In the Mood for Love, ou encore rockeuse en errance dans Clean de son ex-mari Olivier Assayas (prix d’Interprétation cannois, SVP). Une vraie fille de Hongkong, bigarrée, délurée, sans complexes, haute comme les gratte-ciel de l’ancienne colonie anglaise, profonde comme la baie de Kowloon, translucide comme un grain de riz à peine saisi dans la poêle.

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Maggie Cheung, née en 1964 sur la presqu’île alors sous pavillon britannique, a mené sa carrière à la cosaque, sans chichis ni fioritures. Une manière pour elle d’acquérir aujourd’hui ce bien le plus précieux qu’est la liberté. La liberté de ne rien faire ou de faire autre chose. Cheung est une dure. Enfant, dans le Kent, elle a décidé de ne jamais se laisser influencer par aucune contingence. Son père, éditeur, avait en effet été envoyé en Angleterre. La famille avait suivi et, à l’école, on se moquait des sœurs Cheung, les seules Asiatiques à des kilomètres à la ronde. Une manière comme une autre de se forger un caractère. Maggie n’a rien perdu de la leçon

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Devenir coiffeuse fut une de ses options, vite balayée par le destin. À 17 ans, on la repère dans la rue. Premières photos. Premières publicités. Premiers films. En quelques années, elle devient l’incontournable vedette de ces productions du cinéma « made in Hongkong » tournées à la chaîne, obtenant ses rôles sans même passer d’audition. Cheung est une star. Avec Tony Leung Chiu, son partenaire dans In the Mood for Love, elle tient les têtes d’affiche. On les appelle les _Lauren Bacall et Humphrey Bogart d’Asie_. La suite, on la connaît.

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Une filmographie plus sélective, qui la fait passer entre les mains d’Olivier Assayas, de Zhang Yimou ou de Stanley Kwan. En plein Festival de Cannes 2004, Quentin Tarantino, alors président du jury, déclare « qu’elle est une des meilleures actrices du monde ». La consécration. Pourtant, trois ans plus tard, elle calme le jeu. Va-t-elle faire une pause ? « Ma tête ne me donne pas l’ordre d’arrêter de tourner mais juste de ne faire que ce qui me tient à cœur, ce qui me passionne, me rend heureuse. Si un projet me plaît, je plonge. Et pour que je plonge, il faut que j’aie envie de m’investir à 100 % dans le rôle. C’est mon seul critère. Mais je ne veux pas tourner pour tourner. Maintenant, je crois à la qualité, pas à la quantité », explique-t-elle.

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Ce qui l’occupe aujourd’hui est loin du glamour. C’est dans le Yunnan qu’elle a trouvé une autre raison de vivre, aux côtés des enfants pauvres de cette région du Nord : « J’essaie de construire, avec l’aide de l’Unicef, des centres pour assurer l’éducation des garçons, et surtout des filles qu’on élève à la maison pour en faire des femmes au foyer. » Elle admire Angelina Jolie « pour le temps et l’énergie qu’elle consacre à ce genre de travail ».

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Elle souhaiterait que les gens connus « donnent plus souvent un bon coup de main » et pense « que la célébrité, finalement assez vaine, devrait être mise au service de choses plus belles et plus utiles, afin d’acquérir une forme de noblesse ». Quand elle n’est pas dans le Yunnan, elle évolue entre Paris, Londres, Pékin, Hongkong, époustouflée, quand elle est chez elle, par l’énergie que dégage son pays : « Pékin change tous les jours à vue d’œil et, grâce aux prochains Jeux olympiques, les travaux seront finis à temps. Tout va si vite. Nous vivons un moment historique. »

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"Je ne veux pas tourner pour tourner"

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